LOGO CCPM R_roue R_roue R_roue
ACCUEILASSOCIATIONSVILLE D'ART et D'HISTOIRERESSOURCESINFOS CONTACT
Système patrimonial mulhousien
1. Patrimoine architectural, urbain et paysager

« Il y a deux choses dans un édifice : son usage et sa beauté. Son usage appartient au propriétaire, sa beauté à tout le monde, à vous, à moi, à nous tous. Donc, le détruire, c’est dépasser son droit. » Victor Hugo, « Guerre aux démolisseurs », Revue des deux mondes, 1832.

« En nous faisant voir et toucher ce que virent et touchèrent les générations disparues, la plus humble demeure possède, au même titre que l’édifice le plus glorieux, le pouvoir de nous mettre en communication, presque en contact, avec elles.»
John Ruskin, Les Sept Lampes de l’architecture, 1849 cité dans « L’Allégorie du patrimoine », Françoise Choay, 1992.

« Chaque ville a sa propre atmosphère artistique, c’est-à-dire un sentiment des proportions, des couleurs et des formes, qui s’est conservé à travers l’évolution des différents styles, et il faut en tenir compte. »
Gustavo Giovannoni, L’urbanisme face aux villes anciennes, 1931, traduction française 1998).
Capture d’écran 2025-02-23 à 17.01.16
Le patrimoine urbain dans le système patrimonial mulhousien

Au sein du système patrimonial mulhousien, le patrimoine urbain entre en résonance avec la plupart des différentes autres composantes matérielles ou immatérielles. Il exprime ou évoque, de manière visible et, souvent, aisément perceptible de multiples facettes du passé et de l’essence actuelle de Mulhouse.

La connaissance de son patrimoine urbain, outre l’identification de multiples et divers lieux de mémoire, fournit ainsi une précieuse clé de compréhension de ce qu’est Mulhouse et plus spécialement de nombre de ses traits distinctifs.

Bien sûr, en premier lieu, et par nature, chaque élément du patrimoine urbain, bâti ou non bâti, apporte sa touche à la physionomie de la ville, contribuant tant à la diversité, à la singularité, parfois à l’agrément ou à la beauté du cadre de vie contemporain, qu’au caractère spécifique du paysage urbain pris dans sa globalité ou considéré à l’échelle de la proximité.

Le site où la ville a pris naissance et s’est développée est déjà lui-même un élément-clé de l’aspect et de l’organisation spatiale de la ville (cours d’eau, relief).

La mémoire des grandes séquences de l’histoire politique (ville impériale, cité indépendante, Réunion, annexion, Libération, etc.) se matérialise essentiellement dans plusieurs édifices majeurs à haute valeur symbolique (vestiges de fortifications, hôtel de ville, casernes, bâtiments de la reconstruction, monuments commémoratifs, etc.). De façon moins nette et assez limitée, l’aspect de quelques quartiers ou de certaines constructions témoigne d’influences associées à ces différentes périodes.

Le caractère de ville alsacienne ne se retrouve, du point de vue du paysage urbain, que dans quelques bâtiments anciens (emploi du grès ou volumétrie de certains toits par exemple), en plus de l’hôtel de ville à l’architecture caractéristique de la Renaissance rhénane. Les constructions à pans de bois traditionnellement associées à l’image de la région sont ici extrêmement rares.

L’image de la « Ville aux 100 cheminées » n’est plus d’actualité, mais il n’en demeure pas moins que l’exceptionnelle épopée industrielle de Mulhouse a modelé en grande partie le paysage urbain actuel, notamment par l’implantation de grands sites usiniers qui ont orienté l’expansion urbaine et dont quelques-uns restent, au moins partiellement, présents. Quant aux innombrables bâtiments industriels de moindre ampleur qui ont existé à Mulhouse, il en demeure un petit nombre, pour la plupart reconvertis pour de nouveaux usages.

La structure sociale de Mulhouse, en grande partie conséquence de cette spécificité de ville industrielle et donc ouvrière, avec notamment une faible présence des classes moyennes et une nette différenciation socio-résidentielle, reste visible dans la structure urbaine d’ensemble comme à travers les caractéristiques architecturales et morphologiques de certains quartiers d’habitation particulièrement typés (Cité, Rebberg, Drouot, Nordfeld, etc...)

De nombreuses dimensions de la culture mulhousienne (diversité des confessions religieuses, vitalité associative, coexistence de culture populaire et de culture élitiste, usage du dialecte, etc.) sont rappelées par différents édifices ou lieux présents à travers la ville : édifices cultuels, locaux ou jardins associatifs, musées, équipements sportifs, plaques ou statues commémoratives, etc. Plus largement, le patrimoine urbain rappelle certains aspects de modes de vie passés : grands magasins, établissement de bains, anciens cinémas ou installations sportives par exemple.
Par ailleurs, le patrimoine urbain contribue à la richesse artistique et culturelle de Mulhouse par la qualité esthétique et architecturale de certains édifices comme par la présence d’œuvres d’art dans l’espace public.
Ville d’immigration depuis plus de deux siècles, dont le développement industriel a reposé sur des échanges avec le monde entier (matières premières, houille, apports techniques ou financiers, main d’œuvre, savoir-faire, débouchés commerciaux, etc.), Mulhouse est nourrie de sa relation au monde (démographique, économique, culturelle) : les anciens ports et les gares ou les lieux d’accueil de travailleurs migrants (édifices cultuels, foyers) le rappellent. 
La pluralité d’influences (avant tout française et germanique, mais pas uniquement) qu’expliquent sa position géographique et son histoire font que Mulhouse compte de nombreux édifices à l’architecture inspirée par des pratiques d’autres régions ou d’autres pays. En témoigne également la présence d’arbres ou de végétaux exotiques dans les parcs et jardins aménagés par la grande bourgeoisie mulhousienne. Et un des bâtiments les plus emblématiques de Mulhouse, la tour de l’Europe, illustre ce dépassement du niveau local.
Ainsi, le patrimoine urbain renvoie matériellement au « récit mulhousien » dans ses principales dimensions (épisodes historiques, particularités culturelles, sociales ou économiques prêtées aux Mulhousiens ou à d’illustres habitants), confirmant ainsi sa capacité d’être un vecteur du sentiment d’appartenance collective et de lien entre citoyens. 
L’omniprésence de la roue du moulin dans l’espace mulhousien n’en est-il pas le signe ?

SOUS-DOMAINES

11. Édifices publics
12. Édifices privés
13. Parcs, jardins et patrimoine végétal
....

png-clipart-arrow-computer-icons-button-line-arrow-angle-text